[Avis lecture] Premières escapades au Japon

Bonjour tout le monde ! J’espère que vous allez bien en ce début de printemps ! 🙂

L’heure est venue de faire le bilan du mois de mars ! 😀

Après avoir participé à des challenges littéraires aux mois de décembre, janvier et février (c’est d’ailleurs grâce à cela que j’ai lancé ce blog), je souhaitais entreprendre quelque chose de similaire au mois de mars, car ces challenges m’avaient beaucoup boostée dans mes lectures. Mais je n’avais pas trouvé de challenge existant*. Mon challenge de février s’étant terminé sur une œuvre japonaise (Hôzuki, d’Aki Shimazaki), j’ai commencé à songer à faire un mois thématique autour du Japon.

Dans ma Pile à Lire, il y avait tout d’abord ce roman d’Haruki Murakami prêté par mon parrain, ensuite ce manga (genre que je n’avais jamais lu auparavant) conseillé par mon copain, puis cette série d’Aki Shimazaki que j’avais envie de découvrir suite au coup de cœur pour Hôzuki, puis une autre série, celle de Jean-Philippe Toussaint, commencée par la fin et dont la lecture des autres tomes m’intriguait, et puis ce manga victorien dont les trois premiers intégrales trônaient dans ma PAL depuis des années ; mes récentes lectures d’Amélie Nothomb qui m’avaient donné envie d’en découvrir plus de cette auteur, et enfin la mort récente de Jiro Taniguchi qui m’avait donné envie de me plonger dans l’une de ses oeuvres pour lui rendre hommage.

J’ai donc rassemblé une petite Pile à Lire en piochant parmi mes livres, ceux de l’immense bibliothèque de ma mère, ceux que l’on m’avait prêté, et en achetant des tomes de séries qui manquaient à l’appel, pour me constituer une PAL spéciale Japon pour le mois de mars. Il ne s’agissait pas de lire exclusivement des auteurs japonais mais bien faire une escapade au pays du Soleil-Levant en lisant un peu de tout pour découvrir ce que des auteurs ayant un lien avec le Japon pouvaient raconter de varié.

Romans

BD, mangas

Ainsi, en mars, j’ai lu des livres écrits par des auteurs européens se passant entièrement ou en partie au Japon, des romans écrits par des japonais se passant au Japon, des mangas écrits par des japonais se passant en Europe, etc. Je vous donnerai mon avis dans une série de 3 ou 4 articles.

Auteurs japonais : Aki Shimazaki, Murakami Haruki, Jiro Taniguchi, Kaoru Mori, Hiromu Arakawa, Ogawa Ito
Remarque : dans l’article, leurs noms sont parfois écrits à l’européenne (prénom-nom), parfois à la japonaise (nom-prénom)

Auteurs non japonais évoquant le Japon : Amélie Nothomb (Belgique), Jean-Philippe Toussaint (Belgique), Alessandro Baricco (Italie)

*Depuis, j’ai découvert le Printemps de l’Imaginaire francophone, mais je vous en reparlerai bientôt.

LÉGENDE

 Pas aimé 😕
 Bof 😕💛
 Pas mal 💛💛
 Bon livre 💙💙💙
 Très bon livre 💚💚💚💚
 Coup de cœur 💜💜💜💜💜

Lectures de mars 2017 (par ordre chronologique)

Hôzuki, Aki Shimazaki 💜💜💜💜💜
Soie, Alessandro Baricco 💚💚💚💚
Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, Haruki Murakami 💙💙💙 (mon avis ci-dessous)
Emma, intégrale 1, Kaoru Mori 💙💙💙
Fullmetal alchemist, tomes 1 et 2, Hiromu Arakawa 💚💚💚💚
Faire l’amour, Jean-Philippe Toussaint 💚💚💚💚
L’encre du passé, Mael et Bauza 💜💜💜💜💜
Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito 
💛💛 (mon avis ci-dessous)
Métaphysique des tubes, Amélie Nothomb 💙💙💙

Commençons cette série d’articles par deux romans contemporains écrits par des auteurs japonais plutôt connus en Europe, un homme et une femme : Murakami Haruki et Ogawa Ito. Dans l’un, l’intrigue se déroule dans la campagne japonaise ; dans l’autre, c’est à la ville que nous auront affaire.

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, Murakami Haruki, éditions 10/18, 260 pages 💙💙💙

TitreAu sud de la frontière, à l’ouest du soleil (Kokkyô no minami, taiyô no nishi)
Auteur : Murakami Haruki
Editeur : 10/18
Date de publication : 1992 (VO), 2002 (VF)
Langue originale : japonais (Japon)
Genre : Contemporain
Nombre de pages : 260
Mon avis : Bon roman, 3/5 💙💙💙

Si mes souvenirs sont bons, Haruki Murakami est le premier auteur contemporain que j’ai dû lire dans le cadre de mes études. « Enfin un auteur qui est toujours vivant ! » nous sommes-nous dit en découvrant le programme des lectures du cours de littérature comparée. Le roman à lire était La ballade de l’impossible et il m’a profondément ennuyée, déprimée et agacée. Pourtant, j’ai aimé le style de l’auteur, la poésie de ses mots et des images qu’il faisait émerger à mon esprit. Je pense, simplement, que ce roman-là n’était pas fait pour moi et que le fait qu’il ait été une lecture scolaire obligatoire a ajouté une couche à la déprime qu’avait fait naître en moi ce récit.

J’ai donc parlé plusieurs fois autour de moi du fait que j’avais aimé Murakami mais été totalement désabusée par ce roman-là, et mon parrain m’a prêté Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, un roman écrit cinq ans plus tard.

Il y a, dans ce roman, de nombreuses similitudes avec Azami d’Aki Shimazaki, puisqu’on va suivre un homme d’âge mur ayant fait sa vie, qui est soudain rattrapé par son passé lorsqu’il croise une femme qu’il a connue autrefois sur les bancs de l’école, pendant la fin de l’enfance ou le début de l’adolescence. Devenu adulte, le désir qu’il ressent pour elle va bouleverser toute sa vie, se transformant en obsession. Deux intrigues semblables, donc, mais deux romans très différents. Le narrateur de Murakami va nous conter, depuis son enfance, toutes ses relations amicales, amoureuses et sexuelles, puis se concentrer sur l’une d’elles.

Je garde un très bon souvenir de cette lecture qui, en comparaison avec ma première rencontre avec Murakami, a été fort bonne : je ne me suis pas du tout ennuyée, j’ai apprécié le style. Par contre, les personnage ne m’ont pas vraiment séduite. Le narrateur est trop arrogant et la femme qu’il aime est tellement mystérieuse et inaccessible qu’elle en devient inintéressante, malgré l’adoration dont elle fait l’objet. L’épouse du narrateur est touchante mais son personnage aurait pu être plus développé. En fait, je n’ai été charmée par aucun des protagoniste, contrairement à Reiko, personnage attachant et complexe qui m’avait permis de ne pas détester totalement La ballade de l’impossible.

Ce que j’apprécie beaucoup en lisant Murakami, c’est sa pédagogie : il a beau écrire en japonais pour des japonais, je trouve que sa façon de décrire son pays, que ce soit les paysages ou les coutumes, nous le rend très accessible. On se laisse guider dans ce pays lointain et l’on a l’impression d’être pris par la main tout au long de notre lecture. Murakami est l’auteur parfait pour une première découverte de la littérature japonaise contemporaine. Je pense qu’il faut juste bien choisir son roman. (Et il y a l’embarras du choix car une vingtaine sont traduits en français).

Son style est fluide et très prenant. Le roman se dévore rapidement. Je le conseille à ceux qui aiment lire des histoires d’amour qui ne sont pas à l’eau de rose mais je le déconseille si vous êtes heurtés par les scènes de sexe explicites ou par l’infidélité assumée d’un protagoniste.

Extrait :
« Aujourd’hui encore, je me rappelle nettement cette sensation si différente de tout ce que j’avais connu jusqu’alors, et de tout ce que je ressentis par la suite. C’était simplement la menotte tiède d’une fillette de douze ans. Mais il y avait, rangés à l’intérieur de ces cinq doigts et de cette paume comme dans une mallette d’échantillons, tout ce que je voulais et tout ce que je devais savoir de la vie. »

 

Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito, éditions Picquier, 254 pages 💛💛

Titre : Le restaurant de l’amour retrouvé (Shokudô Katatsumuri)
Auteur : Ogawa Ito
Editeur : Philippe Picquier
Date de publication : 2008 (VO), 2013 (VF)
Langue originale : japonais (Japon)
Genre : Contemporain
Nombre de pages : 254
Mon avis : Pas mal : 💛💛

Le restaurant de l’amour retrouvé est le premier roman d’Ogawa Ito, connue surtout pour Le jardin Arc-en-ciel. Je l’ai choisi en librairie car le synopsis m’a fait pensé au film Le Chocolat de Lasse Hallström (avec Juliette Binoche et Johnny Depp, 2000), adapté du roman Chocolat de Joanne Harris (1999) et au fameux Festin de Babette (nouvelle de la danoise Karen Blixen adaptée au cinéma par Gabriel Axel en 1988).

Il raconte l’histoire d’une jeune femme qui, suite au brutal départ de son petit copain qui lui dérobe toutes ses économies et son précieux matériel de cuisine, perd l’usage de la parole et retourne dans son village natal où elle retrouve sa mère, avec qui elle a une relation assez conflictuelle. La jeune femme décide d’ouvrir un restaurant pour donner du bonheur aux gens par les plats qu’elle cuisine.

C’est un roman assez inégal : plein de tendresse et d’inventivité, mais qui manque parfois de subtilité dans la façon dont les rebondissements se succèdent et dont les nœuds se dénouent.

Les descriptions de plats cuisinés avec amour côtoient celles d’animaux rigolos : au détour des pages, vous croiserez un cochon de compagnie, un hibou qui ulule aux douze coups de minuit ou encore un lapin anorexique. L’importance donnée à la nature et à sa magie qui nous émerveille vous portera à apprécier les petites choses de la vie tandis que les relations mère-fille tenteront de s’apaiser du mieux qu’elles peuvent dans ce village surmonté par des montagnes très maternelles (dans tous les sens du terme).

Ce roman, c’est aussi une jolie façon de mettre en avant l’art de laisser s’exprimer son corps, sa cuisine et son cœur pour transmettre des messages qui n’arrivent plus à passer les cordes vocales. On le voit dans les métaphores et comparaisons culinaires, dans les petites attentions portées à chacun et dans la façon dont sont décrits les paysages et les lumières. C’est un livre profondément bienveillant et optimiste.

Plein de beaux ingrédients, donc, mais qui, au final, ne me laisseront pas un souvenir impérissable. J’ai passé un bon moment de lecture mais il m’a semblé que ce premier roman n’était pas complément abouti, notamment à cause du trait un peu forcé des dénouements du récit.

Je conseille cette lecture feel good à tous ceux qui auraient oublié de profiter des petites choses simples de la vie. Egalement à ceux dont les papilles frétillent à l’idée de découvrir des plats exotiques.

Extrait :
« La magie est un spectacle impromptu.
Un matin de décembre, quand j’ai ouvert les rideaux, dehors, tout était blanc.
Derrière la vitre, du blanc laiteux à perte de vue. Comme si une montagne de blancs battus en neige était tombée du ciel. »

 

Le clan des Otori, Lian Hearn, série en cinq tomes publiée au début des années 2000, éditions Gallimard 💜💜💜💜💜

À la fin de chaque article, je vous présenterai d’autres livres dans le thème du mois, que j’ai lus il y a longtemps et qui furent des coups de cœur. 🙂

Si vous aimez la fantasy, je vous conseille très vivement la série Le clan des Otori de Lian Hearn, une auteure australienne fascinée par la culture nippone, qui place son intrigue dans un Japon médiéval imaginaire. J’ai lu cette saga il y a des années et j’en garde un excellent souvenir ! Intrigues, ambiance, personnages, romances, combats, dialogues, valeurs, narration : tous les aspects sont brillamment menés par la romancière qui nous plonge dans un monde qu’on ne veut plus quitter.

Si les sagas à rallonge vous font peur, sachez que les trois premiers tomes forment une sorte de trilogie qui se suffit à elle-même. Le vol du héron se passe seize ans plus tard tandis que Le fil du destin (que je n’ai pas encore lu) est une préquelle.

Je la conseille à tous les fans du Seigneur des anneaux, de Star Wars, du Trône de fer (Game of thrones) de L’Assassin royal et autres grandes sagas qui entremêlent parcours initiatique et esprit médiéval avec des personnages très travaillés dont le destin est lié à celui de leur monde.

Et vous, quels romans japonais avez-vous adoré ?
À très vite  ! 🙂

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Retrouvez ci-dessous les autres articles sur le thème du Japon :

• [Littérature de jeunesse] Escapades au Japon (2 avril 2017)

• [Avis lecture – Manga] Escapades au Japon (5 avril 2017)

• [Avis lecture – BD] Escapades au Japon (7 avril 2017)

[Avis lecture – Romans] Escapades au Japon en moins de 200 pages (27 avril 2017)

14 réflexions au sujet de « [Avis lecture] Premières escapades au Japon »

  1. Merci pour cet article ! J’ai adoré le roman de Murakami ! Je l’ai tellement aimé que je n’ose pas en lire d’autres du même auteur de peur d’être déçue. J’ai énormément aimé l’atmosphère onirique et poétique du roman, le mystère des personnages, bref, j’ai tout aimé. En revanche, j’ai trouvé le roman d’Ogawa très nunuche, il ne m’a pas plu. Je n’ai pas réussi à finir celui de Julie Otsuka qu’on m’avait offert juste avant mon installation au Japon : le « nous » permanent m’a beaucoup dérangée, il faudrait que je réessaie. J’avais bien aimé « Soie » et « Stupeur et tremblements ». Je me permets de te conseiller « Les délices de Tokyo » que j’ai lu très récemment et que j’ai trouvé magnifique. En tout cas, c’est une belle sélection ! J’espère que ceux que tu es en train de lire te plaisent aussi 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Merci pour tes avis! 😀
      Tu es la deuxième personne à me conseiller Les délices de Tokyo ; il me tente beaucoup! Je le lirai lors de prochaines escapades japonaises. 😉
      Je trouve celui de Julie Otsuka très beau mais assez difficile à lire à cause de toutes ces énumérations, donc j’alterne avec d’autres lectures pour que ça soit plus digeste. 🙄
      Je te souhaite de belles lectures et un bon week-end!

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