[Challenge] Bilan du Week-end à 1000

wendendamillebleuBonjour à tous ! 🙂

Le week-end dernier (du 20 au 22 janvier 2017), j’ai participé pour la première fois au désormais célèbre week-end à 1000, challenge lecture organisé par le blogueuse et booktubeuse Lili Bouquine.

Le principe est simple : il s’agit de lire 1000 pages entre le vendredi 19h et le dimanche 23h59. Les lectures peuvent varier, que ce soit roman, BD, essai, nouvelles ou même syllabus, pour les plus studieux ! 

Le week-end dernier, je n’avais rien de prévu (si ce n’est un peu de shopping), et j’étais dans une phase particulièrement avide de nouvelles découvertes littéraires. Il me restait un livre à lire pour terminer le challenge Cold Winter, puis une dizaine de jours avant de débuter le challenge de février*, pour lequel ma PAL (Pile à Lire) est déjà presque prête. En bref, j’étais libre comme l’air ! C’était le moment parfait. Ma PAL déborde de plein de livres qui me tentent beaucoup et qui m’attendent depuis bien trop longtemps.

Je savais que le challenge serait difficile à relever. Certes, j’ai toujours un ou deux romans en cours, certes je lis souvent, mais je lis lentement et j’aime savourer les livres. Ici, le défi est tout autre. Il s’agit d’enchaîner les lectures l’une après l’autre sans hésiter. Pendant tout un week-end, on pense lire, on mange lire, on dort lire et on lit.

Pour être tout à fait honnête, vendredi soir, j’avais simplement pour objectif de dépasser les 600 pages. Le but de ce challenge étant avant tout de se faire plaisir, de découvrir de nouvelles choses, et d’échanger avec d’autres lecteurs passionnés (via le groupe Facebook dédié ou le hashtag #weekenda1000 ).

Au vu de mon avancée le samedi soir, je me suis fixé pour objectif d’atteindre les 800 pages. J’ai lu toute la journée de dimanche et, à un moment, à quelques heures de la fin, j’ai vraiment cru que j’allais atteindre les 1000 !

A 23h59, j’avais lu 952 pages.

Franchement, je suis super fière de moi ! Même si le challenge n’est pas validé à 100%, au vu de mes attentes au début de ce week-end, j’ai largement réussi mon défi personnel ! 😀

wea1000

Dimanche matin, mon avancée dans le challenge : 648 pages

C’était ma première participation, donc j’ai glané quelques informations auprès des habitués pour savoir comment choisir judicieusement ses livres. J’ai également suivi mon instinct qui, ces derniers temps, me porte vers des lectures qui me plaisent beaucoup !

Pour un bon week-end à 1000, il vous faudra plutôt plusieurs livres de taille moyenne qu’une brique de 800 pages et il vous faudra également des romans qui sont très prenants (avec beaucoup de suspens, comme par exemple des policiers), des récits qui sont faciles à lire (par exemple de la BD ou du young adult plutôt que du Proust ou du Joyce) et des auteurs auxquels vous faites confiance.

Je vous conseille de piocher dans votre PAL :
– des romans policiers / thriller pour être porté par le suspens
– des tomes de séries en cours pour vous replonger dans un univers que vous aimez (et éventuellement : enchaîner plusieurs tomes d’une même saga, car certaines personnes ont du mal à se remettre de la fin d’un livre et n’arrivent plus à lire autre chose)
– des romans feel gook pour être sûr de ne pas finir déprimé (on parle quand même d’un dimanche soir… il faut mettre toutes les chances de son côté^^)
– des récits d’auteurs dont vous aimez la plume, pour ne pas vous prendre la tête avec un style qui ne vous est pas adapté
– des bandes-dessinées, pour alterner les genres et ne pas vous lasser des lignes noires sur pages blanches
– des romans pour la jeunesse, pour une lecture fluide

Voici les livres que j’ai lu durant ce week-end :

J’ai choisi deux auteurs dont j’avais déjà lu d’autres oeuvres, pour être sûre de me faire facilement à leur style, ainsi qu’un roman policier et une bande-dessinée. Je n’avais pas préparé ma PAL au départ, mais Cyanure était ma lecture en cours et Polina a été piochée dans ma Book jar spéciale BD*. 🙂


Pour commencer, donc, j’ai terminé un roman que j’avais entamé jeudi 19 janvier, le dernier livre de mon challenge Cold Winter.

Cyanure de Camilla Läckberg, un huis-clos enneigé dont le petit nombre de page ne m’a pas laissé le temps de m’ennuyer. Je sais que c’est un roman qui a déçu beaucoup de fans, mais je lis très peu de romans policiers donc je ne connais pas bien les stéréotypes de ce genre de récits. Il ne m’a ni particulièrement plu ni particulièrement déplu. Ce fut juste une lecture agréable sur le moment. Sans plus.

Titre : Cyanure
Auteur : Camilla Läckberg
Editeur : Babel
Date de publication : 2011
Langue originale : suédois (Suède)
Genre : Roman policier – Huis-clos – Histoire de famille

Huitième lecture

Vous trouverez mon avis complet dans l’article dédié au bilan du challenge Cold Winter.


Le reste de leur vie de Jean-Paul Didierlaurent, un feel good book très tendre qui ajoute une touche de joie de vivre dans un quotidien qui aurait pu sembler bien morne et pénible.

Titre : Le reste de leur vie
Auteur : Jean-Paul Didierlaurent
Editeur : Au Diable Vauvert
Date de publication : 2016
Langue originale : français (France)
Genre : Roman – Conte moderne – Feel good book

Ce n’est pas la quatrième de couverture qui m’a amenée vers ce roman, mais un souvenir très précis du plaisir que j’avais pris à la lecture du premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, Le liseur du 6h27, qui nous avait emmenés à la rencontre d’un ouvrier à la vie routinière métro-boulot-dodo qui déteste son métier (celui de pilonner des livres) et d’une « madame pipi » qui rêve d’écrire des romans. Nos deux personnages étaient reliés par un amour de la littérature, et c’est cela qui m’avait beaucoup plu à la lecture du synopsis. Je n’avais pas été déçue par ma lecture, et ce roman fut un véritable coup de cœur : j’ai adoré la fraîcheur, la tendresse et l’humour qui se dégageaient de ces pages poétiques.

Dans Le reste de leur vie, on rencontre d’abord une jeune aide à domicile et les personnes âgées dont elle prend soin chaque jour, puis un thanatopracteur (celui qui réalise les soins de conservation et d’embaumement des corps) qui vit chez sa grand-mère. Ils sont entièrement dévoués à leur métier, l’une aidant les personnes en fin de vie, l’autre prenant soin des personnes tout juste mortes. Ils sont attachants et plein de surprises. Entre amour de la vie et vie au plus près de la mort, ces deux jeunes gens et deux vieilles personnes vont finir par s’embarquer dans une aventure sous forme de road trip rocambolesque.

Certes, les retournements de situation sont un peu faciles et le happy end est attendu, mais c’est un roman rempli d’humour, de tendresse et d’optimisme. On y évoque la vieillesse, la solitude, l’amour, les relations père-fils et le suicide médicalement assisté. On y croise une sympathique troupe de théâtre, un chat facétieux, une femme qui aime inventer des mots pour pouvoir tricher au scrabble, une voisine envahissante, un billet de 50€ voyageur, un paquet de fraises Tagada, bref, une foule de personnalités singulières qui, bien qu’elles n’aient pas une place prépondérante dans le roman, nous marquent par leur petit grain de folie ; cette petite touche d’extravagance qui fait, pour moi, la force de ces deux romans.

J’ai hâte de découvrir les nouvelles de Jean-Paul Didierlaurent, car tout ce que j’ai lu de lui m’a conquise !


Polina de Bastien Vivès, un roman graphique en nuances de gris qui porte un regard particulier sur l’univers sans pitié de la danse.

Titre : Polina
Auteur : Bastien Vivès
Editeur :  KSTЯ
Date de publication : 2011
Langue originale : français (France)
Genre : Bande dessinée – Biographie d’une danseuse 

Le style de Bastien Vivès est une découverte pour moi, même si son nom trotte dans ma tête depuis des années car il a reçu de nombreux prix et que Pénélope Bagieu (que j’adore!) parle beaucoup de lui.

Graphiquement, cette bande-dessinée est superbe. Les traits sont expressifs, les découpages en cases sont originaux, les cadrages donnent un bel aperçu à la fois des visages et des décors. Mais je ne me suis pas sentie proche des personnages. Je n’ai pas été assez impliquée dans l’histoire. C’est sans doute à cause du découpage du scénario. Lorsque le récit commence, Polina Oulinov, une jeune danseuse russe, a six ans. Trois pages plus tard elle en a 16. Et ainsi de suite jusqu’au début de sa vie d’adulte. Si ces ellipses narratives sont nécessaire dans un récit qui retrace la vie d’une jeune femme, je les ai trouvées mal maitrisées. Elles arrivent à des moments surprenants, en plein milieu d’une scène. Et c’est probablement cela qui a fait que je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages principaux. La personnalité de l’héroïne n’est pas creusée en profondeur, et les personnages secondaires (amis, amours, professeurs), pourtant proches d’elle, sont presque des figurants. Pourtant, la deuxième partie, lorsque Polina prend son envol, m’a beaucoup plu ! Le récit de l’enchaînement de ses difficultés et de ses nouveaux projets est intense et prenant. Peut-être était-ce le message que voulait faire passer l’auteur : durant sa formation de danseuse classique puis contemporaine, Polina n’est pas libre. Elle survole sa vie sans trop savoir où elle va. Elle suit à la lettre les directives de ses professeurs de danse qui sont très exigeants. Un beau jour, elle prend une décision. Sa vie bascule. Elle mûrit d’un seul coup, et le lecteur se sent soudain beaucoup plus proche d’elle car elle a réussi à être à l’écoute d’elle-même.

Malgré de belles planches et un sujet qui m’intéresse et me touche de près (ma sœur est danseuse), cette lecture fut pour moi une petite déception car je n’ai réussi à rentrer dans l’histoire qu’à la toute fin, lorsque Polina prend son envol.


D’après une histoire vraie, une autofiction déstabilisante sous forme de thriller psychologique, qui m’a réconciliée avec Delphine de Vigan.

Titre : D’après une histoire vraie
Auteur : Delphine de Vigan
Editeur :  JC Lattès
Date de publication : 2015
Langue originale : français (France)
Genre : Autofiction – Roman quasi autobiographique – Thriller psychologique

En 2009, j’ai lu No et moi de Delphine de Vigan. J’avais 17 ans et ce fut l’un de mes tout premiers coups de cœur en littérature contemporaine. Ce livre m’a touchée, m’a bouleversée, m’a émue, et m’a permis de me tourner vers une littérature plus « adulte ».

Séduite par la plume de l’auteur, c’est sans hésiter que, des années plus tard, je me suis plongée dans la lecture de Rien ne s’oppose à la nuit, car j’avais entendu dire qu’il était préférable d’avoir lu ce roman avant de se plonger dans D’après une histoire vraie. Mais, malgré les louanges que j’avais entendues sur ce livre, j’ai été déçue. Pendant toute la première partie, j’ai attendu quelque chose que je ne trouvais pas. C’est seulement vers la fin du livre que j’ai réussi à l’apprécier un peu plus, mais globalement, je reste très perplexe face à ce roman, d’autant que ce livre a reçu de nombreux prix et des éloges quasi unanimes. C’est justement à cet instant précis que débute ce nouveau récit : Delphine de Vigan va de salons du livre en dédicaces et prépare le projet d’un nouveau livre. Mais comment gérer l’après, lorsque l’on vient de publier un roman à succès ? Comment se remettre à écrire ? Et, surtout, qu’écrire ?

J’avais entendu dire qu’il fallait en savoir le moins possible sur ce livre pour l’apprécier. Je vais donc essayer de ne pas en dire trop, et vous pouvez décider de ne pas lire les trois prochains paragraphes. Mais, à mon sens, quelques bribes sont essentielles pour savoir dans quoi on se lance.

Tout d’abord, le mot autofiction. Dans le roman précédent, Delphine de Vigan tente de retracer la vie de sa mère de façon la plus juste possible, en interrogeant des témoins, en observant des photographies. Ici, à l’image d’une Sophie Calle qui fait de sa vie une œuvre d’art contemporain, l’auteur se met elle-même en scène tout au long du récit, parlant en « je » et s’adressant directement au lecteur. Le livre ne cesse de s’interroger sur le rapport entre le réel et la fiction dans les oeuvres littéraires et cinématographiques d’aujourd’hui.

Ensuite, le mot manipulation. Ce n’est pas dit explicitement mais le récit débute de façon telle qu’on est d’emblée mis au parfum : il s’agit de l’histoire d’une amitié qui se transforme en emprise manipulatrice et destructrice. Puis, manipulation et fiction s’entremêlent : qu’est-ce qui est vrai, quelle part du récit est romancée ? On prend soudain conscience que l’on pourrait être nous-mêmes manipulés par l’auteur qui prétend raconter exactement ce qui lui est arrivé. Où s’arrête le Vrai, où commence l’imagination ? Jusqu’à la dernière ligne, on continue à douter.

Que ce soit le titre ou même la couverture, tout, dans ce livre, est brillamment agencé pour faire réfléchir le lecteur à la part fictionnelle et à la part réaliste de chaque récit dans lequel il s’est plongé. Si vous vous êtes jamais posé la question du lien entre fiction et réalité, sachez que ce roman aborde à la fois la théorie (grâce à des argumentations passionnantes) et la pratique (grâce à la trame du récit).

Ce thriller psychologique plaira autant à ceux qui aiment frissonner d’angoisse qu’à ceux qui souhaitent réfléchir sur la nature du récit autobiographique et sur la démarche d’écriture de laquelle nait chaque roman.

Pour ma part, je l’ai trouvé tout simplement brillant ! Du pur génie ! J’ai été bluffée du début à la fin par cette maîtrise de chaque détail et par la force déployée qui permet au lecteur de continuer à s’interroger une fois le livre refermé.


wendendamillebleu

Pour conclure, j’ai apprécié l’ambiance de partage qui règne au sein du groupe Facebook dédié au challenge, j’ai peut-être un peu saoulé mes amis en leur tenant le compte de mon avancée dans le détail, j’ai convaincu ma mère de participer à l’un des prochains week-end, j’ai dévoré 952 pages et j’ai découvert de très bons romans. Bref, une réussite ! 😀

Alors, un petit week-end à 1000, ça vous tente ?
Le prochain se déroulera du 28 au 30 avril 2017 😉

*Je reviens très vite pour vous parler, entre autres, de mes book jar et du défi de février.

A bientôt ! 🙂